[Interview d’Ahmad Jibril, dirigeant du Front populaire pour la libération de la Palestine-commandement général, présentée à la télévision française le 22 janvier 1975]
Nous avons décidé de mener des opérations suicides pour entraver le règlement politique, et je suis persuadé que les autres organisations ne pourront que nous imiter et suivre cette voie, difficile et douloureuse. Notre second objectif est de prouver au monde que le peuple palestinien existe (!)… Le ” front du refus ” considère que depuis la fin de la guerre d’Octobre le rapport des forces n’est pas en sa faveur, et que toute solution politique proposée aujourd’hui ne peut être que partielle et injuste. Dans la meilleure des hypothèses, on nous propose un État palestinien qui s’étendrait sur cinq mille kilomètres carrés, qui comprendrait la rive occidentale du Jourdain et Gaza. Je préférerais avoir un État qui s’étend sur cinq cents kilomètres carrés seulement, mais à partir duquel je pourrais continuer le combat. Nous avons décidé de mener notre combat en territoire occupé, soit quatre-vingts pour cent de la Palestine, mais cela ne nous a pas empêchés de mener certaines opérations à l’étranger. Simplement, nous ne les avons pas revendiquées pour des raisons de sécurité. Le ” front du refus ” n’est pas limité à quatre organisations ; il regroupe des militants d’autres organisations de la résistance. Le Fath a une aile dissidente ; et les opérations qu’il a menées n’étaient pas au départ soutenues par la direction de l’organisation qui, elle, préconise une solution politique Nous constituons une opposition au sein de l’O.L.P. et nous maintiendrons une opposition constructive, tant que ne sera pas entamé véritablement le processus d’un règlement politique.
[voir l’article suivant : Le débat a l’intérieur du camp Israélien — Dossier présenté et commenté par Eli Lobel et Mikhal Marouan]