Israc change de formule. De journal d’information sur les évènements en Israël, qui dénonce le caractère sioniste de l’Etat d’Israël et proteste contre les iniquités qui en résultent (expansionnisme, occupation, répression nationale) Israc va devenir davantage une revue d’approfondissement idéologique qui prépare l’étape de la lutte commune des révolutionnaires de la région. A l’avenir, notre revue ne sera plus essentiellement israélienne, mais directement à l’image des conditions de la lutte arabo-juive. C’est aussi notre manière de tirer les conclusions des derniers événements au Proche Orient (plan Rogers, massacre de Jordanie, reconduction des négociations Jarring et l’ensemble de la phase révolutionnaire qui avait été ouverte avec l’engagement de la lutte armée par les mouvements palestiniens). L’enseignement est tout à fait clair pour nous : l’isolement des organisations de résistance palestiniennes au niveau des masses arabes et subsidiairement au niveau de la population judéo-israélienne a permis à la réaction de tenter la liquidation – politique et physique de la résistance. Tout est à repenser maintenant ; tout est à refaire. Cela doit être fait dans un effort unitaire des révolutionnaires de la région. C’est la raison d’être de notre revue, nouvelle mouture.
Le présent numéro est de transition. Il contient une discussion sur la conception marxiste de la question juive. A cause du sionisme et de son implantation territoriale – l’Etat d’Israël – le révolutionnaire du Proche-Orient se doit de connaître la question juive et de la soumettre à l’analyse scientifique.
L’autre document rassemblé dans ce numéro est le rapport du Front populaire démocratique pour la libération de la Palestine (FPDLP) sur le massacre de septembre 1970 à Amman. Le rapport dénonce la double erreur des tendances majoritaires de la résistance : la limitation de la lutte à la seule dimension palestinienne ; la négligence de la lutte contre la réaction arabe en faveur de la primauté exclusive de la contradiction extérieure. Le résultat était le relatif isolement des combattants palestiniens parmi les masses où ils vivaient. Le dépassement de cet isolement – trop axé sur le plan jordano-palestinien pour le FPDLP – est, en fin de compte, notre souci commun.